Dans un monde où la connexion internet est nécessaire en permanence dans notre quotidien, un haut débit et une rapidité de traitement des informations sont devenus des besoins primordiaux pour les utilisateurs. Afin de satisfaire l’appétit d’internet de la population, la THD, soit l’internet très haut débit, doit recouvrir la France entière. Ce Très haut débit doit être opérationnel d’ici 2022 sur l’ensemble du territoire français. L’instauration de l’internet très haut débit en fibre optique est une des mesures prise par l’état français en 2013 lors de son plan « France très haut débit ». Le but de son plan est de garantir l’accès à internet à tous les logements mais également les entreprises. Le problème que rencontre le développement de l’internet très haut débit se caractérise par la frilosité des investisseurs privés à déployer des réseaux couteux de fibre optique dans les zones peu densément peuplées, et donc peu rentable. A l’intérieur du plan d’état se distinguent deux zones : les zones d’initiatives privées et les zones d’initiatives publiques. Ces dernières vont nous intéresser particulièrement dans la suite de cet article, alors gardez l’œil bien ouvert !
La nécessité des RIP
Un contexte imposant l’instauration des RIP ?
Pour déployer au maximum la fibre au sein des box internet à prix abordable pour tous foyers de la population française, l’état a été contraint d’intervenir. Les opérateurs privés, au vu de l’investissement nécessaires pour le déploiement du Très Haut Débit fixe sont restés assez à l’écart des opérations forçant le domaine de la téléphonie à devenir pendant un temps sous le monopole de l’état avant de repasser dans le secteur privé. Les investissements des secteurs privés étant insuffisants, le plan très haut débit a été instauré pour compléter l’action des entreprises privées via des réseaux d’initiatives publiques (RIP).
Qui met en place les RIP ?
Les RIP ou Réseaux d’Initiative Publique peuvent être mises en place depuis 2004 par les collectivités territoriales lors de la loi pour la confiance dans l’économie numérique. Dans les régions densément peuplées, nul doute que les opérateurs privés s’engagent massivement dans la mise en place du THD car ces zones sont très rentables financièrement. Le problème arrive au niveau des endroits moins habités. Les raisons ? Ces zones sont souvent délaissées par les opérateurs privés. En effet, elles sont peu rentables pour le secteur privé dû à la faible quantité de potentiels clients à conquérir. De plus, certains lieux sont généralement situés dans des endroits mal desservis en route et infrastructures. Cela engendre davantage de coûts pour les opérateurs lors de l’installation des chantiers. Ces zones géographiques accusent ainsi du retard comparé aux lieux plus dynamiques. Ce retard peut accroitre la fracture numérique entre les régions françaises. L’état dans un contexte de décentralisation important a donc choisi de délivrer aux collectivités territoriales la tâche de réparer cette injustice. Ainsi, les communes, groupements de communes, départements et régions ont été missionné. Ces collectivités territoriales ont la capacité de développer leur propre réseau de communication.
Le fonctionnent ces RIP
Comment sont mises en place les RIP ?
Pour faire simple, deux choix s’offrent aux collectivités territoriales. Le premier consiste à créer leur propre réseau de communication. La région des Landes, une des régions les moins peuplées du territoire français, a mis en place son propre réseau nommé Sydec (Syndicat d'équipement des communes des Landes). Cependant, rares sont les régions à faire ce choix. L’autre option possible pour les collectivités territoriales est d’avoir recours aux secteurs privés. Vous devez vous demander pourquoi les entreprises accepteraient-elles donc cette fois-ci d’investir ? Tout simplement parce que les collectivités territoriales nouent des contrats publics avec elles. Ces contrats leurs garantissent donc une rémunération. Toutefois, les réseaux d’initiatives publiques garantissent une compétition équitable entre les opérateurs dans la région. Concrètement, comment font-elle ? Elles lancent tout simplement des appels d’offres et les opérateurs d’infrastructures y répondent si le contrat à la clé est intéressant pour eux.
Qui sont les grands opérateurs d’infrastructures ?
Les opérateurs d’infrastructures nationaux les plus actifs dans la mise en place des réseaux d’initiatives privées sont Orange et SFR. D’autres moins connus du grand public s’engagent également dans les RIP dans une moindre mesure. Nous pouvons citer par exemple Altitude, Axione ou bien Covage. Ces OI, opérateurs d’infrastructures, participent donc au RIP régulièrement. Orange a dernièrement déployé via un réseau d’initiative publique nommé RIP Gers numérique dans la région portant son nom le Gers. Autre exemple de RIP réussi, celui dans la Manche réalisé par la société Altitude. Cet OI a ainsi instauré le RIP Manche Fibre. Vous l’aurez peut-être remarqué, certains grands opérateurs téléphoniques ne sont pas mentionnés ! En effet, Free et Bouygues Télécom manquent à l’appel. Pour ce qui concerne Free, il préfère ne pas intervenir dans le secteur public et se contente d’opérer de façon privée dans les régions les plus denses. Quant au géant Bouygues Télécom, il n’est pas encore un opérateur d’infrastructure sur la fibre pour le moment bien que la proposant dans ses abonnements box.
En conclusion les RIP
Pour dresser un bilan sur les RIP, nous pouvons dire qu’il est assez mitigé. Lorsque les collectivités territoriales souhaitent lancer un projet de RIP ou créer leur propre réseau de communication, des démarches administratives sont nécessaires. Elles doivent transmettre leurs projets à l’ARCEP qui est l’autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse. L’ARCEP examine donc leur proposition avant qu’elles ne puissent entamer des chantiers. A la fin, les collectivités territoriales envoient leurs résultats à l’ARCEP qui les recense. Grâce à cela nous savons que fin 2017, 1 089 000 lignes de fibre ont été raccordées grâce au déploiement de RIP. Ce chiffre peut paraitre important mais juxtaposé à celui d’Orange il perd du poids. Effectivement, l’opérateur Orange à lui seul a déployé 3 272 000 en 2017. Notons que ce chiffre comprend uniquement les lignes reliées par la fibre par des actions privées de la part d’Orange. Ainsi, même si la fibre se développe de plus en plus à une vitesse qui peut sembler lente pour toutes les personnes désireuses d’un haut débit internet, les zones les moins denses sont de plus en plus équipées. Néanmoins, bien qu’utile, les RIP sont loin d’être la principale raison de l’équipement de ces régions faiblement peuplées.